A propos de Julien
Dès mon plus jeune âge, je me suis passionné pour les objets “techniques”. Ma première victime fut mon radio-réveil. Un démontage dans les règles de l’art m’a permis de voir comment était faite la bête. Chose surprenante (et qui s’est reproduite plus d’une fois), il y avait trop de pièces pour le remontage. Mais l’essentiel était sauf, le radio réveil fonctionnait encore après l’opération à cœur ouvert !
Pour parfaire mes compétences mécaniques, j’ai opéré une imprimante sauvée des flammes par les pompiers. Il a d’abord fallu la vider de son eau, puis la démonter pièce par pièce pour espérer en faire quelque chose. Au bout de plusieurs semaines, de belles bandes noires sortaient sur les feuilles blanches mais aucune copie de l’original. Je me rendais ainsi compte que tout ceci était bien plus compliqué que je n’avais pu l’imaginer…
Cette dissection a été comme un déclic pour moi : j’avais désormais besoin de comprendre comment les objets étaient conçus, comment mécanique et électronique pouvaient et devaient cohabiter pour en faire des produits fonctionnels. Ma vocation était toute trouvée ! Il ne me restait plus qu’à faire un choix cornélien : mécanique ou électronique ? Choix que je n’étais pas encore en mesure de faire à cette époque…
Quelques années plus tard, un Amstrad CPC6128 est entré dans la maison familiale. J’ai rapidement compris la puissance de l’électronique associée à la programmation. Mon choix était alors devenu évident, il fallait que je me consacre à l’électronique. C’est donc naturellement que j’ai décidé de continuer mes études dans ce domaine après mon BAC scientifique.
Fraîchement sorti de l’école, j’ai eu la chance d’intégrer l’équipe numérique d’Alcatel téléphonie. Je commençais donc par travailler dans les entrailles des premiers téléphones mobiles (fin des années 1990).
Puis suivirent quelques années chez STMicroelectronics, un des leaders sur le marché de la microélectronique. Je commençais par y développer des plateformes multimédias pour téléphones mobiles : le coeur des téléphones de demain ! Voulant apprendre de nouvelles choses, j’ai changé de job pour faire du support client dans la smartcard (les éléments sécurisés que l’on trouve principalement dans les cartes bleues ou dans les cartes SIM). Ce travail était passionnant, mais mes premières amours me manquaient : aucun développement électronique, aucune intégration mécanique à l’horizon… Je commençais donc à ressentir une certaine frustration.
Par le plus grand des hasards, un de mes clients de l’époque (avec qui j’étais assez proche et qui connaissait ma passion de l’électronique), me dit qu’il était en train de monter un projet “de dingue” et que je devais absolument en faire partie !
Ni une ni deux, le rendez-vous chez Ledger était pris. Au bout des trois premières minutes de mon entretien d’embauche, je savais que c’est LÀ qu’il fallait que j’aille : startup innovante, avec un management incitant clairement à la prise d’initiatives et à la création. J’ai donc accepté avec plaisir le poste d’ingénieur en électronique. Nous étions en 2015, pratiquement au tout début de l’aventure Ledger. J’ai commencé par créer les cartes électroniques de tous les produits. Etant seul à travailler sur la partie ‘non software’, j’ai ensuite enchaîné sur les pièces mécaniques (mon rêve d’enfant commençait à se réaliser…). Puis, la philosophie chez Ledger étant de tout faire en interne , j’ai continué en créant la ligne de production ainsi que toutes les machines nécessaires à cette ligne de production. C’est donc naturellement que je suis devenu ‘head of hardware products’.
Suite à la très forte croissance de Ledger en 2017, il a fallu anticiper les futurs problèmes de capacité de fabrication. Je me suis ainsi ainsi retrouvé à implémenter plusieurs lignes de production chez un sous-traitant en Chine. Cette délocalisation a permis à Ledger de suivre le rythme des commandes, et de produire plus d’un million de produits en 6 mois.
Le succès était au rendez-vous. Ayant prouvé mes capacités de développement de produits, d’outils de production ainsi que de lignes de fabrication, j’ai donc eu l’honneur d’être promu Chief Operation Officer (COO) chez Ledger, rôle que j’occupe depuis maintenant presque 2 ans.
J’y ai notamment supervisé le rapatriement de toute la production de Chine vers la France, à Vierzon où nous avons construit une usine de 4 000 m2 afin d’assurer la flexibilité et la pérennité de la croissance future de Ledger.